8 Octobre 2012
Sur les routes du PPL 2012 chacun va à son allure.
Au début du périple, le peloton était groupé : le pilote (Roland Diot) devant et nous tous derrière. Des arrêts « techniques » toutes les deux heures permettaient de ressouder le groupe. Après deux à trois semaines le peloton s’est organisé de lui-même : les rouleurs étant devant tandis que les « contemplatifs » se tenaient à l’arrière alors que les « touristes » et les « photographes » se tenaient entre les deux roulant individuellement ou en petits groupes au gré de leur forme physique ou de leur envie de pédaler plus ou moins fort.
En cas de vent contraire, le peloton restait groupé plus longtemps par nécessité, les plus costauds se relayant devant pour protéger leurs suivants.
L’organisation était donc libre et c’était temps mieux.
Le parcours comprenait des passages de cols compris entre 3 200 et 3 800 mètres. Si ces altitudes sont impressionnantes au regard de nos cols français les pourcentages y sont moins rudes avec un seul col dans lequel nous avons eu 2 km à 9%. Il n’empêche que le vélo, d’un poids chargé faisant 25 kgs, n’y montait pas tout seul. Le dénivelé total du parcours de 14 500 km sur 129 étapes est de 75 000 m avec des records à 2520, 2371 et 2020 m les 5 avril, 9 juin et 17 avril.
En Chine, au Kirghizistan, Kazakhstan, en Russie (photo) et en Ukraine les parcours, avec souvent une route unique du départ à l’arrivée étaient assez simples. En Europe de l’Ouest, avec un réseau routier plus dense, c’est devenu un peu plus compliqué. Pour les changements de direction, le pilote, le chef d’expédition, le mécanicien s’arrêtaient aux carrefours puis cela reposait sur la bonne volonté des uns et des autres d’en assurer le relais (souvent les mêmes)… Sur certaines étapes on a donc assisté à des parcours fantasques pour certains générant des arrivées tardives.
De même certaines arrivées, notamment en Ukraine à Odessa sous l’orage et au lac Balaton en Hongrie, reposaient sur « l’à peu près » ce qui conduisit inévitablement à des errements générant du temps de repos en moins et des moments d’énervements bien inutiles. On peut regretter que les GPS Garmin, dont 3 cyclos étaient équipés à titre personnel, n’aient pas été sollicités.
Sur l’itinéraire du PPL 2012 pas de crevaisons de notre part et pourtant nous avons pratiqué tous les revêtements possibles : autoroutes, routes, pistes cyclables, routes en chantiers et chemins défoncés (« pistes »).
En Chine, nous avons emprunté des autoroutes, des routes « normales », avec nids de poules, avec des pierres, briques ou autres objets trainant sur la chaussée, des routes en re-construction sur plusieurs dizaines de kilomètres sur la terre battue en slalomant entre les obstacles.
Enfin, le Kazakhstan constitue le « summum » des difficultés routières avec deux étapes de 130 et 135 km sur des « pistes » défoncées, c'est-à-dire des « routes » plus ou moins empierrées avec des nids de poules plus ou moins profonds parmi lesquels il fallait se frayer un chemin. Nous, comme tous les participants, avons été étonnés par la capacité de notre corps à encaisser ces conditions difficiles. En cas d’épuisement extrême, le corps secrète de l’endorphine qui a un effet calmant.
En Russie et en Ukraine, il s’agissait souvent d’étapes de « liaisons », sans intérêt touristique et, si l’état des routes était satisfaisant, les camions y étaient omniprésents et faisaient peu de considération des cyclistes. Les ladas, voitures du peuple des années communistes, y sont encore beaucoup présentes.
En Roumanie et Bulgarie, la circulation était moins dense avec encore quelques R12 (dénommée Dacia en Roumanie) et des charrettes à cheval pour les transports agricoles.
En Asie, les conditions climatiques et environnementales ainsi que l’alimentation ont été plus ou moins bien supportées par les uns et les autres.
Avant de s’inscrire chacun de nous avait passé avec succès les tests d’effort et recueilli l’avis médical de son médecin pour valider l’inscription. Il nous était conseillé d’avoir 1 000 km au compteur, pour notre part, nous sommes partis avec 700.
Avec le recul la force physique n’était pas primordiale, les qualités premières nécessaires étaient certainement santé, régularité et volonté plus que vélocité. Ainsi l’âge moyen des participants était de 62 ans dont une brochette d’une demi-douzaine de « jeunes » de 70 ans (photo du doyen 76 ans) et plus dont une femme. La forme physique est venue petit à petit au fil des jours. Au final seulement 5 cyclos ont dû abandonner dont 3 pour raisons de santé et 2 après une chute avec fracture.
Côté poids, la ceinture du short ou du pantalon autant que les opérations de pesage à intervalles d’un mois et demi étaient un révélateur de notre forme ou fatigue physique. Sans que cela soit dit, cela a permis aux organisateurs d’améliorer le quantitatif de nos repas du matin et du soir. Pour notre part la perte de poids, par rapport à notre poids d’hiver est de 11 et 8 kg auxquels il faut retrancher 2 kg pour comparer à notre « poids d’été ».
Dans le premier col (2 554 m), dès le 5ème jour, la nuit et le froid ont surpris les derniers qui ont du regagner l’hôtel à l’aide de camionnettes.
Le premier mois en Chine, avec la pollution et un air différent du nôtre, a été très éprouvant générant pour beaucoup des bronchites et autres « ites » de la gorge. Le concert de toux sur les premiers hébergements collectifs était impressionnant. Si certains n’ont pas « craché leurs poumons », c’est tout juste ! Le médecin, également cyclo, a été fort sollicité et des prescriptions plus « énergiques » auraient été les bienvenues.
Les « turistas » et autres diarrhées ont également fait des ravages, surtout à la fin de la Chine, au Kirghizstan et au Kazakhstan où l’alimentation était très grasse avec des températures très élevées qui imposaient de boire beaucoup. Très peu y ont échappé et pour certains l’impossibilité d’avaler ou de retenir quoi que ce soit a pu durer plusieurs jours. Bien que « prendre le camion » n’avait rien d’agréable cela a cependant été indispensable pour les plus mal-en-point, comme Jeanine sur une journée, afin de traverser ces mauvaises périodes et de se refaire une santé.
Pour le climat, les conditions ont globalement été favorables : moins de 10 jours de pluie, une averse de neige et hormis deux ou trois jours de très forts vents contraires déstabilisant les vélos, le vent était le plus souvent poussant (on allait de l’est vers l’ouest).
Enfin plus que le froid, la chaleur a été très éprouvante.
Dans les étapes d’altitude, seule une étape au Kirghizstan a été perturbée par la neige et le grésil. Les patins de freins étant inefficaces avec l’humidité, les derniers ont chargé leurs vélos dans un camion bétaillère qui les a rapatriés à l’arrivée.
Si le froid peut être combattu en se couvrant davantage, on ne peut rien contre la chaleur. Le Kazakhstan nous a réservé plusieurs journées de fournaises à plus de 40°. Le maximum au compteur a été de 45°. L’eau devient vite très chaude, voire brulante si on s’asperge. Un peu de café soluble ou bien un sachet de thé dans le bidon permet de la rendre plus agréable à boire.
Dans cyclotourisme il y a « tourisme » et, si nous n’avons pas pu nous arrêter autant que nous l’aurions souhaité, les découvertes ont répondu à nos attentes.
La vie en groupe est plus une richesse qu’une contrainte…
Si c’était à refaire…
Retenez les dates des présentations aux Herbiers : le 19 Octobre en après midi et le 23 Novembre... (Précisions à venir)