28 Février 2016
Ce matin, la citation du jour mérite qu’on s’y arrête : « Ne laissez pas votre volonté gronder quand votre pouvoir ne peut que murmurer ».
Cette maxime s’applique pleinement à mon état d’esprit d’hier soir. En arrivant à Ocosingo hier le programme prévoyait d’aller visiter en bus le site archéologique de Tonina suivi d’une réception incluant discours et « petits fours ». Mais la mairie de Palenqué nous attendait également avec la presse. Comme, bien entendu, il est malvenu de décliner un accueil, nous avons assisté aux spectacles et discours des deux réceptions. Mais au final cela laisse peu de temps pour le repos et les affaires personnelles. Il serait donc fort compréhensible que les murmures des esprits bougons montent en puissance.
Revenons donc à la maxime du jour, nos amis mexicains se mettent en quatre pour nous recevoir, il est donc impensable de les décevoir. Chacun met donc son esprit bougon au placard et prend tout cela comme il se doit, c’est-à-dire avec le sourire.
En ce qui concerne donc l’étape du jour c’est 130 km et 1 815 m de dénivelé annoncés. On part dès 7 heures comme il se doit.
Ocosingo est dans une cuvette, on commence donc par une ascension exigeante de 5 km et basculer ensuite en direction de Palenqué.
Le repas de midi est prévu aux très réputées « Cascadas de Agua Azul ». On quitte momentanément la direction de Palenqué pour descendre sur 5 km aux fameuses cascades pour lesquelles un droit de passage de 40 pesos chacun nous est demandé. Nos autorités ont du faire le nécessaire puisque le contrôleur accepte de nous laisser passer sans que nous soyons obligés de lui laisser quelqu’un en otage.
Les « Cascadas de Agua Azul » méritent bien leur nom. Le site est grandiose et l’eau est d’une clarté et d’un bleu turquoise saisissants. Les photographes s’en sont donnés à « cœur joie » pour immortaliser le site.
Le déjeuner pris, il nous faut ré-enfourcher nos « bicycletas » pour reprendre la route de Palenqué situé 60 km plus loin. S’il y a de longues descentes, il y a aussi quelques ascensions remarquables. Le soleil et la chaleur se sont esquivés discrètrement. Le temps passe et on sent bien que ça va être juste pour arriver avant la nuit.
Enfin on rejoint les membres du club cyclo de Palenqué venus à notre rencontre mais déjà la nuit tombe avec une petite pluie fine pour couronner le tout. Dans une descente sinueuse les vélos ont tendance à glisser de l’arrière. Sur une bande blanche Jeanine dérape de l’arrière et chute lourdement presque à l’arrêt.
Elle se relève difficilement en se tenant le bras droit.
Jeanine monte dans l’ambulance qui nous suivait et le reste du groupe met pied à terre sur 3 km et c’est avec beaucoup de précautions et de temps que nous finissons par arriver au terme de l’étape après 127 km et 1915 m de dénivelé.
Demain la radio sonnera le verdict : fracture humérus droit juste en dessous de la jointure avec l’épaule. Résultat : le bras en écharpe et 6 à 8 semaines sans vélo, mais c’est bien connu les sportifs se rétablissent plus vite. L’avenir le dira.