Les coulisses du PPL 2012, notre vécu de l'expédition... 1/3

Pékin Paris Londres 2012 à vélo, c'est 14 500 km en 129 étapes sur l’itinéraire de la Route de la Soie et de l’Eurovélo 6 le long du Danube : visite des coulisses et déroulement d’une journée de cyclo.

Pourquoi PPL 2012 ? C’est d’abord la volonté de marquer une transition forte entre l'activité professionnelle et le temps de la retraite. Un voyage à vélo de plus de 14 000 km représentait une opportunité idéale pour marquer cette transition. Réaliser ce voyage en couple et en partager les moments forts étaient aussi le bonus du projet. En Janvier 2011, une rencontre avec un couple participant de Paris Pékin 2008 (Evelyne et Jean-Luc de Cordemais) a fini de convaincre Jeanine.

Bien sûr cette décision (réfléchie et murie) prise il restait quelques interrogations : la santé et le côté physique de l’expédition avec 14 000 km à vélo, une durée de 5 mois, le coût financier, supporter la vie de groupe et les conditions de vie présentées comme « spartiates » à certains moments.

Pour la partie physique, une pratique régulière du vélo et nos voyages itinérants en été, sur une douzaine de jours en 2011 (cols pyrénéens), nous avaient préparés mentalement et physiquement à cette aventure.

Pour la durée : l’absence s’organise et si, on est bien absent physiquement, les moyens de communications d’aujourd’hui permettent de rester en contact virtuel et régulier de nos proches.

Pour le coût financier, qui représente une somme importante, c’est une question de priorités sachant aussi que pendant 5 mois nous allions être « nourris et logés», que nous aurions un niveau de dépenses journalières proche du zéro et que notre vélo de randonnée PPL 2012 était compris dans le coût d’inscription.

Pour la vie de groupe, il y a en contrepartie des rencontres, de nouvelles amitiés…

Pour les conditions de vie « spartiates », chaque cyclo sait bien qu’il faut être endurci certains jours pour supporter la pluie et le vent par exemple. Se laver à minima certains jours, coucher sous la tente dans des endroits improbables devient un détail de plus.

La logistique de l’expédition et l’organisation PPL 2012 sont assurées par la FFCT qui, forte de plus de 120 000 adhérents, apporte ses compétences, ses relations et son expérience dans ce genre d’expédition. C’est la FFCT qui s’est occupée, auprès des différentes ambassades, des demandes de visas et d’autorisations de circuler dans les pays traversés. Des bénévoles de la FFCT ont pris en charge le montage des 80 vélos, la réalisation des aménagements de camions et l’accueil des participants lors des deux réunions en octobre 2011 et janvier 2012.

De plus, la FFCT a mis à disposition le matériel de transport pour l’accompagnement : un semi-remorque pour véhiculer les bagages du groupe (un sac à dos et un sac de 60 litres chacun), un second semi-remorque pour le matériel de bivouac : un grand barnum pour abriter tous les participants lors des repas, un barnum  plus petit pour la cuisine, les tables pliantes, les tabourets, les lits de camps, les matelas, les duvets, deux cabines de douches, une réserve d’eau consommable, du matériel de cuisine, un groupe électrogène, deux rangées de cinq robinets pour la petite toilette.

Trois camionnettes « Daily » suivaient également : l’une réfrigérée pour le transport des pique-niques et des boissons, et deux autres pour l’accompagnement et la sécurité avec notamment le matériel médical de premier secours.

Côté personnel accompagnant, ce sont 13 personnes bénévoles dont 4 étaient sur le vélo (chef d’expédition, « pilote », mécanicien vélo et docteur) et 9 autres répartis dans les 5 camions.

Sur le terrain, PPL 2012 requiert pour chacun organisation, discipline, savoir-être et tolérance.

Partis le 25 mars des Herbiers, notre expédition vélo a commencé après quelques jours de tourisme à Pékin le 1^er avril pour arriver à Londres le 28 août après 129 jours de vélo. C’est donc une journée de repos tous les 8 jours environ selon l’intérêt touristique des villes étapes avec une période « non-stop »  de 14 jours entre Vienne et Paris.

La journée commence tôt, car la plupart du  temps le lever a lieu à 5h30 afin d’être prêt pour le départ à 7h00. En hébergement collectif (gymnase, école, bivouac, camping) pas besoin de réveil car les lève-tôt commencent à remuer discrètement dès 5 heures. Nous on attend 5h30, voire un peu plus. Après une « toilette de chat » et un habillage rapide, on plie le matériel de couchage et nos duvets, on ferme nos sacs et on porte le tout aux camions. En hôtel ou auberge de jeunesse c’est en principe plus rapide. Le petit déjeuner est un moment important : il s’agit de bien manger car le « gras de l’hiver »… ou d’avant s’est vite « fait la malle ». Il faut donc charger son assiette comme il faut mais en tenant compte des autres. Ainsi s’il reste deux œufs sur le plat dans le plateau presque tout le monde comprend qu’il faut n’en prendre qu’un seul ! Si quelqu’un oublie ce principe, en général un rappel à l’ordre de l’un de ses suivants ne tarde pas à venir.

Ensuite on prépare nos bidons en variant les contenus pour ne pas saturer sans oublier de soigner la chaine et tout en jetant un œil aux pneus du vélo.

Vient ensuite le briefing du chef d’expédition qui très brièvement nous présente l’étape. Puis c’est le départ, en général à l’heure prévue.

Les repas du midi en Chine, pour 80 personnes, se tenaient souvent dans un restaurant trouvé « au pied levé » par « Gaston » notre guide chinois juste une heure avant l’arrivée des premiers. Une grande platée de pâtes chinoises plus ou moins relevées mais très appréciées constituait le plat unique.

Après la Chine, ou lorsqu’on était dans des zones inhabitées, les pique-niques se sont systématisés avec plus ou moins de bonheur dans le contenu (pour le pire : concombre entier, saucisson et pain de mie). Pour le lieu du pique nique, le passage en Europe, avec davantage de lieux ombragés, a rendu ce moment plus agréable. En Asie, il n’était pas rare de ne trouver que l’ombre du camion frigo ou d’un mur pour se reposer.

Pour l’arrivée à l’hébergement, un regroupement a toujours lieu quelques kilomètres avant de manière à ce que tout le monde arrive ensemble et que les premiers du groupe ne soient pas privilégiés pour l’installation dans le lieu d’hébergement prévu. Certains jours les serre-files arrivaient jusqu’à une heure trente après les premiers.

En hôtel ou auberge de jeunesse, après la remise des clés par le responsable des hébergements, chacun s’installe.

La douche chaude, ou bien tiède, voire froide, était toujours très appréciée. Pour Jeanine, selon l’état de fatigue ou le temps disponible une courte sieste s’imposait d’abord. En fonction de l’heure venait ensuite directement le dîner ou bien un peu de lessive, la lecture des mails, le tri et le classement des photos.  Nos humeurs du jour étaient transcrites sur notre carnet de route tandis que le blog retraçait le ressenti de la journée en épurant ce qui peut être trop personnel.

Quel temps pour la  tenue du blog nous a-t-on souvent demandé ?  Si au départ il était co-rédigé, cela est très vite devenu impossible vu le peu de temps disponible. La première opération consistait a rédiger l’étape du jour dans un style « direct » sur word. Puis c’était le choix des photos, leur compression et le chargement sur le blog. Venait ensuite la publication de l’article du jour avec un titre accrocheur, l’insertion des photos et la vérification qu’il n’y avait pas de coquille de mise en page notamment, soit une durée de 1 heure à 2 heures. L’heure du coucher était donc variable : entre 21h00 et 22h00 en général. Avec le « régime PPL » les nuits sont réparatrices même si les « boules Quiès » en cire sont recommandées pour adoucir les bruits de ronflement ou autres bruits parasites.

A venir prochainement :

Sur les routes du PPL 2012 chacun va à son allure.

Sur l’itinéraire du PPL 2012 pas de crevaisons de notre part et pourtant nous avons pratiqué tous les revêtements possibles : autoroutes, routes, pistes cyclables, routes en chantiers et chemins défoncés (« pistes »).

En Asie, les conditions climatiques et environnementales ainsi que l’alimentation ont été plus ou moins bien supportées par les uns et les autres.

Dans cyclotourisme il y a « tourisme » et, si nous n’avons pas pu nous arrêter autant que nous l’aurions souhaité, les découvertes ont répondu à nos attentes.

La vie en groupe  est plus une richesse qu’une contrainte…

Si c’était à refaire…

Retenez les dates des présentations aux Herbiers : le 19 Octobre en après midi et le 23 Novembre... (Précisions à venir)